Comment l'immobilier de luxe se prépare pour les jeux Olympiques de Paris
A quelques mois des jeux Olympiques de Paris (du 26 juillet au 11 août 2024), l'immobilier de luxe se prépare aussi à accueillir de nombreux visiteurs même si la demande est, pour le moment, timide. Les prix seront plus élevés. Les tarifs proposés par certaines agences seront multipliés par 3,5.
A moins de 100 jours de la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques de Paris 2024, l'immobilier de luxe est dans les starting-blocks. Plusieurs professionnels avancent « jusqu'à 200 000 euros la semaine pour des biens de 600 mètres carrés ».
La demande est certes encore timide, mais l'engouement est bien présent et l'immobilier de luxe s'est mis au diapason. « Il y a eu une première petite salve de réservations mi-décembre qui s'est arrêtée assez vite », explique Richard Tzipine, directeur général de Barnes, un réseau d'agences immobilières de luxe. Loin de paniquer, le dirigeant sait très bien que les demandes vont s'enchaîner dans les prochaines semaines, comme cela avait déjà été le cas, à Londres lors des jeux Olympiques 2012. « Aujourd'hui les réservations sont encore rares. On s'attend à ce que ça se déclenche dans les semaines qui viennent, ça a l'air de s'aligner avec ce que Londres a vécu il y a douze ans, des réservations qui commencent relativement tard », indique Richard Tzipine qui pense que la demande décollera « dans les deux mois qui viennent ».
Une offre très sélective
Au niveau de l'offre, de nombreux Parisiens ont mis leur appartement en location à des prix élevés sur des plateformes comme Airbnb. Les plus fortunés ont préféré se tourner vers des agences de luxe, comme Barnes, dans le but de « pouvoir faire des affaires exceptionnelles », ajoute le dirigeant. « On refuse chaque semaine des appartements qui sont très bien mais on souhaite se limiter pour pouvoir offrir un service de très haut niveau ». Barnes n'aurait ainsi retenu que 200 mandats qui concernent « de grands appartements, avec trois chambres, magnifiques, de 150 mètres carrés au moins (avec quelques exceptions), des hôtels particuliers, des maisons... », avance-t-il.Les propriétaires de biens de luxe ont prévu de déserter la capitale française durant les événements, pour mettre en location leur bien et migrer vers leur résidence secondaire. « Ce sont des résidences principales de gens qui se disent qu'ils vont s'installer dans leur résidence secondaire pendant deux mois d'été. Ils savent qu'il y aura une sélection très forte pour la clientèle qui viendra s'installer et une vigilance à tous égards (de la part de l'agence mandatée) pour conserver l'appartement dans son intégrité », explique encore Richard Tzipine.
Des tarifs multipliés jusqu'à 3,5
Au niveau des prix, les agences de luxe augmenteront leurs prix durant la durée des jeux Olympiques de Paris. Actuellement, certains biens, qui figurent dans la catégorie « logements de luxe » du site Airbnb, sont à louer, du 26 juillet au 11 août 2024, à des prix avec une grande disparité. Par exemples, un logement de 235 mètres carrés avenue Montaigne à Paris affiche un prix stratosphérique de 11 800 euros la nuit quand un bien de 120 mètres carrés situé juste à côté du Panthéon se loue à 1 200 euros la nuit. Pour les agences qui gèrent les logements haut-de-gamme, les prix seront naturellement bien plus élevés durant l'événement olympique que d'ordinaire. Cofondateur d'Archides, une agence qui gère les aparhôtels de luxe, Raphaël Lorin confirme que les prix seront « 2,5 fois » plus élevé. «Comparé à l'année dernière, sur une base 100, on vend à 240. Mais les trois semaines avant (les Jeux olympiques), on vend à 80 », nuance-t-il toutefois. De son côté, Richard Tzipine confirme cette hausse des prix durant les jeux Olympiques. « Globalement en moyenne, on a le sentiment » que les prix du marché bondissent jusqu'à « 3,5 fois le prix de la location » habituel. « Nous, on essaie de se limiter à 3 fois, puisqu'on part de prix déjà élevés. »
Barnes estime que le budget de cette clientèle destinée à l'immobilier de luxe tourne autour de 40 000 euros la semaine.
Archides propose environ 130 biens de luxe à la location à Paris, dont deux tiers sont situés dans des monuments historiques ou classés de la ville des lumières. « On a des réservations de parents d'athlètes qui viennent très fièrement soutenir leur progéniture », poursuit son cofondateur.
Concernant les prix des biens de luxe, Max Aniort, cofondateur du groupe de locations de maisons de luxe Le Collectinist, prévient que « seul un bien au bon prix se loue. Les propriétaires décident certes du tarif, mais il ne faut pas tomber dans l'excès ».
Un accompagnement proposé pour les déplacements
Pour expliquer et justifier cette hausse tarifaire durant l'événement créé par Pierre de Coubertin, les spécialistes de l'immobilier de luxe mettent en avant leur qualité de service XXL, dont une promesse d'accompagnement pour les déplacements dans la capitale qui seront compliqués durant les épreuves. « On propose des services 5 étoiles : une conciergerie, une hotline 24 heures sur 24, l'organisation d'événements par exemple un anniversaire dans un endroit sympa , des accès prioritaires à des restaurants plutôt élitistes, une babysitter éventuelle, un chauffeur éventuel » ou encore une aide aux déplacements, « qui sont compliqués à cette période... », détaille Richard Tzipine.Une clientèle qui va peu changer
Durant cette quinzaine olympique mais aussi avant et après l'événement, l'immobilier de luxe ne s'attend pas forcément à accueillir une clientèle différente que d'habitude. « C'est relativement similaire à la clientèle habituelle, qui vient à près de 80% du Royaume-Uni et des Etats-Unis », détaille Raphaël Lorin. Si le profil des locataires des biens de luxe est amené à peu évoluer durant les JO, leur durée de séjour sera toutefois « légèrement plus longue que d'habitude ».Photo | Pixabay
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