Pourquoi des incertitudes sur le marché

À la fin des confinements des printemps 2020 puis 2021, l'élan des ventes de logements ancien était resté exceptionnel. Il avait même surpris. Ces deux années s'étaient terminées sur un record, avec 1,2 millions de transactions en 2021. Une chose est d'ores et déjà certaine, l'adage « jamais deux sans trois » ne s'appliquera pas en 2022. Comme cela était prévisible, les premiers mois de l'année marquent un recul au niveau des transactions. Et cela s'explique par la position attentiste des acheteurs. Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM), table d'ailleurs, pour cette année, pour une baisse de 15 à 20% des ventes. Cela donnerait environ 1 million de ventes en 2022, et cela n'en fera pas une année noire. La preuve : les notaires du Grand Paris écrivent, dans leurs derniers résultats, que les volumes des ventes restent supérieurs de 5% à leur moyenne des dix dernières années.

Cet attentisme se répercute également au niveau des prix qui fléchissent ou stagnent. Cette érosion se prolonge dans la capitale, selon les notaires, même si cela n'efface pas la hausse des ces cinq dernières années (presque 20% !) à Paris. Dans les grandes villes, la hausse des prix n'est plus d'actualité et le marché mise sur la stabilité. Autre point de vigilance : les taux des crédits immobiliers. Sans surprise, la courbe s'est inversée. Ce début d'année 2022 marque la fin de la tendance à la baisse des taux immobiliers. Pour rappel, les taux avaient chuté en 2021, s'établissant en moyenne à 1,05% en décembre. Désormais, la tendance est le retour à la hausse, avec des taux moyens qui avoisinaient les 1,35%, début avril 2022.

Enfin, l'inflation, qui fait irruption et s'est élevé à 4,5% sur un an en mars, pèse comme une menace sur le marché. La crise internationale, avec notamment la guerre en Ukraine et ses répercussions sur les prix de l'énergie, ainsi que la période électorale, n'ont pas aidé les ménages à prendre des décisions. Au contraire, ce contexte a renforcé les freins à l'achat immobilier.